Décembre: club de lecture adultes, les coups de coeur

« Les démons de Berlin » Fabiano MassimiIl s’agit d’un roman historique. Une œuvre de fiction sur fond documenté. La suite de « L’ange de Munich », mais les deux peuvent se lire indépendamment. Sigfrid Sauer tente de retrouver Rosa, celle qu’il aime. Parallèlement, des femmes lui ressemblant sont retrouvées mortes. Une course contre la montre, tandis que la situation politique est tendue, sur fond d’incendie du Reichstag, d’élections législatives et de vote des pleins pouvoirs au profit de Hitler.
« Le peintre oublié» Oscar ZarateUn roman graphique sur Thomas Girtin, le meilleur ami de William Turner. Lui, aquarelliste britannique de talent également, mort à 27 ans, est resté dans l’ombre. Il a vécu de 1775 à 1802. On le voit travailler, installé dans la nature. Une autre partie du livre présente les échanges de trois artistes londoniens, qui font des recherches sur Girtin et s’y intéressent, enfin.  
« Romain Gary », Dominique BonaDominique Bona est une biographe à suivre. Ici, elle raconte le parcours de Romain Gary, donc, cet homme qui a vécu mille vies. Résistant, aviateur, consul, écrivain… On y apprend ses rencontres avec des personnages incroyables. Il y a beaucoup de références à ses romans. Un récit passionnant.
« Tant que le caf est encore chaud », Toshikazu KawaguchiRoman. Le premier tome d’une trilogie japonaise qui se déroule à Tokyo. Dans l’un de ses cafés, court une légende : on pourrait, le temps d’une consommation, retourner dans le passé. Mais sans pouvoir le changer, seulement pour y retrouver des personnes que l’on y a croisées, et interagir, peut-être, qui sait ?, différemment avec elles. Quatre femmes vont vivre cette expérience dans ce tome-là. Une histoire, une écriture étonnantes, qui changent les habitudes par rapport aux formats européens et même anglo-saxons.  
« Triste tigre » Neige SinnoOn ne va pas se mentir : c’est extrêmement difficile à lire. D’entrée, le récit est très cru. Cependant, Neige Sinno va au-delà de son expérience personnelle : celle d’une enfant victime d’inceste du fait des agissements de son beau-père. Devenue femme, et mère, elle a fait des recherches sur l’inceste en littérature, dans les œuvres cinématographiques, les essais. Et parle du mal, du concept de résilience. Un « égo-document » qui fait avancer notre connaissance sur la façon dont les relations incestueuses sont abordées dans l’Histoire, depuis aussi longtemps qu’il est possible de remonter.
« Dessous les roses », Olivier Adam                    Dans ce roman, le père meurt. A l’occasion de son enterrement, ses deux fils et sa fille retrouvent leur mère. Et c’est le moment de régler ses comptes. Le frère ainé se voit reprocher d’avoir étalé la vie de la famille dans ses films. La sœur tente de temporiser la rancœur entre les deux hommes. Un récit instructif sur les fausses idées des enfants concernant le degré d’affection que leur a porté, ou non, un parent. Les relations au sein d’une fratrie y sont bien présentées. On touche du doigt aussi la façon dont tout le monde se lâche, parfois, sur ses ressentis, lorsque l’un des géniteurs est dans la tombe. Comme si l’on se sentait enfin autorisé à ressentir, et à en faire état.
« Un endroit inconvénient » Jonathan LittellEssai de l’historien et écrivain Jonathan Littell, qui s’est déplacé en Ukraine en compagnie du photographe Antoine d’Agata, dont les clichés sont présents dans le livre. Ce pays, cette terre, est saturée d’Histoire. L’auteur s’y est rendu, pour ce livre, le 24 février 2022, au moment de l’arrivée des troupes russes. Il revient sur le passé (la Shoah, la période soviétique, notamment), le présent bien sûr.              
« L’autre Jérusalem » Michel KichkaBande dessinée. L’auteur est dans la veine de Cabu, de Wolinski. Il a profité de la période de la pandémie pour effectuer des balades dans son quartier de Jérusalem. Ses réflexions portent sur le dessin, l’écriture. Où va son pays ? Une BD qui raconte les désillusions d’une génération qui avait une vision pour Israël, a voulu le meilleur pour cette nation, en fondant une communauté. Mais leurs idéaux, pris en tenaille entre les extrémismes et le terrorisme des deux bords, semblent avoir volé en éclat.
« Ce que je sais de toi » Eric Chacour1er roman. Il est construit en deux parties, « toi », puis, « moi ». Tarek vit en Egypte dans les années 80. Son avenir est tout tracé. Presque malgré lui, il sera médecin. Il crée un dispensaire dans un quartier défavorisé et visite fréquemment une patiente, qui a un fils, Ali. Tarek est marié, sur le point d’être père. Il va avoir une aventure avec ce garçon. Dans un pays, à une époque, où l’homosexualité est un crime, leur liberté et leur vie sont en jeu. Un récit qui informe, interpelle. Original, il est écrit en employant le « tu ».
« L’homme peuplé » Franck BouysseUn écrivain à succès part pour la campagne, pour y écrire. Il y vit dans une maison isolée. Un voisin, cependant, qui sera très présent, allant jusqu’à pénétrer dans l’habitation lorsque le héros s’absente. Franck Bouysse décrit toujours aussi bien la campagne, la nature. Et parle de la problématique de l’écrivain en pleine création.
 Le prochain? Rendez-vous mercredi 24 janvier 2024, à 19 h.