Juin: le club de lecture adultes a aimé…

*Marie-Hélène Lafon, « Les sources »

Histoire d’une famille paysanne dans le Cantal : 3 moments clés (1967, 1974,

 2021), racontés par 3 voix différentes (la mère, le père, une des enfants).

Livre court, 120 pages

La mère : mariée, 3 enfants rapprochés, beaucoup de travail, battue.

Elle  n’a pas le choix vu l’époque : elle doit subir et aider son mari à la ferme.

Le mari: Le silence est de règle dans la famille, mais l’épouse va le rompre et se confier à sa mère ; elle décide de partir. Le mari reste seul sur la ferme , la seule chose qui lui importe.

La fille cadette: ses parents sont morts, la ferme est vendue; elle revient sur place pour donner les clés.

*Karen Blixen, « La ferme africaine »

1914-1931, une ferme au pieds des collines, sa propriétaire raconte 17 ans de sa vie dans une plantation de café de l’Afrique orientale Britannique (Kenya en 1963).

3 parties divisent le livre : son installation, les différentes cultures des ethnies, les lois tribales 

les animaux, la poésie africaine, la vie des colons européens, dont le pilote Finch Hatton avec qui elle aura une liaison

son adieu à la ferme, abandon forcé car elle est ruinée.

Le portrait d’une femme passionnée et indépendante

PS: un musée Karen Blixen a été ouvert dans l’ancienne ferme en 1986.

*Mathieu Belezi, « Attaquer la terre et le soleil »

C’est le début de la colonisation en Algérie, en 1855.

Le roman est “raconté” par 2 personnages, une femme colon, et un soldat avec une alternance des chapitres pour chacun.

Bien sûr, les promesses faites au colons en France sont fausses ; sur place ce sera la peur, le calvaire, mais ils s’efforceront de rester

Les instructions données aux soldats sont claires : pas de quartier, tuez, brûlez, volez.

La folie et l’enfer d’une colonisation française.

L’écriture sans points est comme un torrent de violence.

Prix du livre Inter 2023

*Delphine Minoui, « Les passeurs de livres de Daraya »

Alors que Damas impose un siège de quatre ans dans la banlieue rebelle de Daraya, une quarantaine d’hommes décident d’ouvrir une bibliothèque clandestine rassemblant tous les ouvrages récupérés sous les décombres de la ville.

Ces gens résistent et donnent du sens à leur résistance; ils retrouvent leur humanité.

Delphine Minoui est une journaliste franco iranienne,grand reporter au Figaro, basée aujourd’hui à Istambul (après l’Iran,Beyrouth et Le Caire).

Elle est lauréate du prix Albert-Londres pour des articles sur l’Irak et l’Iran.

Elle a coréalisé avec Bruno Joucla un film documentaire, Daraya, la bibliothèque sous les bombes (Brotherfilms, 2018), inspiré de son livre, ainsi que la suite : ce que sont devenus les bibliothécaires après la reprise de Daraya par le régime syrien et le déplacement des populations.

*Eric de Kermel, « La traversée des Lumières »

C’est un voyage qui débute, à Moscou à la fin de l’URSS, qui passe par la Sibérie,  les grandes villes d’Europe, fait un où deux détours par l’île de Bréhat (oû est née sa mère), puis traverse la Chine, pour s’achever entre Tibet et Népal. 

Vadim est le fils d’un général, qui lui fait apprendre le français, et lui enseigne l’art des échecs, mais qui est violent avec Donatella sa mère. Pour la défendre, il tue son père.

 Malgré son jeune âge, il est envoyé au goulag, les conditions de détention sont rudes, mais il continue à améliorer sa connaissance des échecs, ce qui va le conduire à représenter l’URSS dans tous les championnats et lui faire connaître la gloire.

 Vadim est à la recherche de son identité et de son origine familiale.

*Fred Bernard, « Carnet d’un jardinier amoureux du vivant »

L’époque du 1er confinement, l’auteur , jardinier poète, se concentre sur son jardin; il arrange, il observe, il parle des plantes et des animaux , les dessine.

Et toujours dans le même registre, « Le Jardin enchanté » de Maria Hofker, autrice danoise qui a observé son jardin et qui joint au texte ses aquarelles.

*Delphine Horvilleur , « Il n’y a pas de Ajar »

Monologue contre l’identité, écrit pour le théatre.

Un homme , Abraham Ajar, affirme qu’il est le fils d’Emile, alors que celui-ci n’existe pas.

Un hommage à toutes les filiations littéraires.

*Simon Hureau, « Sermilik »

L’auteur: Simon Hureau, auteur de BD et de carnets de voyages , 46 ans, né à Caen.

C’est une histoire vraie, celle de Max, jeune Marseillais de 18 ans, parti en 1980 au sud est du Groenland , dans un tout petit village Inuit.

Il débarque en connaissant 3 phrases : Bonjour, je veux vivre avec vous et comme vous, aidez moi.

Il a tout quitté pour vivre son rêve.

Il change complétement de mode de vie,d’alimentation, apprends les méthodes de pêche et de chasse traditionnelles . Il fonde une famille, il évolue dans son rôle au sein de la communauté; il suit 4 ans d’études pour devenir l’instituteur. 

C’est maintenant lui, sous le regard bienveillant des anciens qui l’ont initié, qui va transmettre aux jeunes (en plus de la langue Danoise et ouest-Groenland) le savoir des Inuits et leurs méthodes traditionnelles.

Chargé également de la “police” et de la coordination avec la capitale, Max nous parle de l’évolution du groupe sur 40 ans, les effets de la modernisation, le changement et l’abandon des traditions, l’appauvrissement, l’alcool, les dépressions et les suicides… 

Simon Hureau par la qualité de ses dessins, les couleurs employées , bleu superbe, la beauté des paysages décrits, nous fait voyager , ainsi que ses personnages, dans des terres inhospitalières et nous fait rêver.

*Catel et Bocquet, « Joséphine »

Les auteurs, Catel Muller (dessinatrice) et José-Louis Bocquet (scénariste) ont commencé un travail de biographies des”Clandestines de l’Histoire”; 

Leurs valeurs : Liberté, Egalité, Adelphité, Créativité.

Alice Guy, la première femme réalisatrice (1 an après l’invention des frères Lumière);plus de 300 films en France.

Pour info, la salle 2 du Ciné Nacre de Douvres-la-Délivrande portera son nom

Olympe de Gouges , l’une des premières militantes de la cause féministe

Kiki de Montparnasse, le  modéle qui posait pour le Tout Paris

Le livre est un roman graphique de 460 pages, découpé suivant les grands moments de la vie de l’artiste 1906-1975.

 Ouvrage passionnant et très informatif, même si on croit tout savoir sur Joséphine.

L’ouvrage est, en plus,  enrichi de 100 pages de notices biographiques et de portraits des personnages secondaires.

Guettez le planning de septembre, et le retour du club de lecture adultes!