Le club s’est réuni en novembre et voici ses pépites: (la date du prochain rendez-vous figure en bas de cet article)
Le bug humain, Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher, Sébastien Bohler
Il s’agit d’un essai.
L’auteur, un neurologue, explique que, chez l’être humain, de plus en plus, les prises de décision ont été dictées par les shoots de dopamine que provoquait le fait de satisfaire ses désirs.
Notre cerveau nous a permis d’évoluer énormément en tant qu’animaux.
Au point de nous équiper pour minimiser au maximum nos dépenses d’énergie corporelle.
Il en résulte un suréquipement, des dégâts écologiques, une perte de qualité de vie (« l’infobésité » entretient notre sédentarité et nous fait être soumis aux alertes de nos téléphones)
Il serait peut-être bon de remettre la pensée avant le plaisir.
L’heure du tigre, Jack-Alain Leger
DISPONIBLE UNIQUEMENT EN OCCASION ou en bibliothèque
Dans ce livre des années 1980, l’auteur calque l’intrigue du Comte de Monte-Cristo un siècle plus tard.
Le héros est spolié de son héritable par une belle-mère prête à tout.
Elle le fait partir à la guerre du Vietnam où il est emprisonné des années.
Après son évasion, l’homme va rentrer au pays pour faire le bien auprès de ceux qui l’ont soutenu.
Mais surtout, dans un esprit de vengeance incontrôlable, répandre le mal sur ceux qui lui ont fait du tort.
La Bibliomule de Cordoue, Wilfrid Lupano, Léonard Chemineau
Roman graphique.
Espagne, Xe siècle. Le calife meurt, son fils n’a que dix ans. L’un de ses vizirs, Amir, saisit l’occasion pour prendre le pouvoir. Parmi ses alliés, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de science et de culture.
Le tyran entreprend de faire brûler les ouvrages de la bibliothèque.
Le responsable des lieux entreprend alors de sauver ce qu’il peut en chargeant une mule d’ouvrages. Entre la bête qui avance difficilement, ses deux comparses et leurs poursuivants, il aura fort à faire…
Une BD de qualité, drôle et bien écrite.
A la fin, une partie documentaire sur les bibliothèques brulées dans l’Histoire.
Les derniers sur la liste, Gregory Cingal
Août 1944. Trente-sept officiers de renseignement alliés pénètrent au Block 17 du camp de Buchenwald. Parmi eux, le lieutenant Stéphane Hessel, agent des services secrets de la France libre.
Trois semaines après leur arrivée, le chef de block reçoit une première liste d’hommes à exécuter. Avec la complicité de la résistance clandestine du camp, les agents vont tenter de faire fuir 3 d’entre eux en leur faisant prendre l’identité de victimes du typhus.
Un récit historique précis et haletant. Des tournures grinçantes pour dénoncer la bêtise des Hommes. Le style est impressionnant.
« Vies, morts et renaissances : Gioliarda Sapienza » de Nathalie Castagné
Biographie qui revient sur l’une des figures marquantes de la littérature italienne du XXe siècle : Gioliarda Sapienza. L’auteure notamment de « L’art de la joie » a eu une enfance qui sortait de l’ordinaire, puis une vie hors du commun.
Née en 1924, morte en 1996, elle fut tour à tour actrice, assistance de mise en scène de Visconti, voleuse de bijoux, écrivain …
Cette petite sicilienne est devenue une femme libre et influente.
Nathalie Castagné a l’art de donner vie à ses personnages.
Gioliarda Sapienza , dans son roman jugé trop libertaire par les autorités italiennes jusqu’en 1990, a une plume exceptionnelle. Quand elle parle d’un paysage on le voit. Quand elle parle d’une odeur on la sent.
Deux fois dans le même fleuve : La guerre de Poutine contre les femmes, Sofi Oksanen
Essai.
L’idée dévelopée par Sofi Oksanen est la suivante : la Russie ressort sa vieille feuille de route en Ukraine – comme l’impératrice Catherine la Grande en Crimée en 1783, et comme l’URSS et Staline par la suite. La Russie n’a jamais tourné le dos à son passé impérialiste. Au contraire. Dans la Russie de Poutine, l’égalité est en déclin. La Russie réduit les femmes au silence, utilise le viol comme une arme et humilie ses victimes dans les médias en les menaçant publiquement de représailles.
Egalement sur le sujet, le roman: « Trois sœurs » de Laure Poggioli.
Au nom du père d’Ulf Kvensler, auteur reçu le 28 novembre dans le cadre du festival des Boréales.
Isak n’aurait jamais imaginé revoir son père. Il avait six ans quand ce dernier l’a abandonné, après l’incendie qui a coûté la vie à sa mère et à sa petite sœur. Pourtant il refait surface dans sa vie. Atteint d’un cancer incurable, il souhaite renouer avec son fils. Isak accepte de se rendre sur Gotland, l’île isolée au large de la Suède, où vit son père. Il ne se doute pas que la demeure va être le décor d’un redoutable duel psychologique.
L’ambiguité entre le réel et le psychologique est prenante. Qui invente ? Qui dit la vérité ?
Le narrateur sème des indices, mais envoie aussi le lecteur dans la mauvaise direction. On assiste au glissement du héros loin des valeurs inculquées dans son enfance. La fin est inattendue.
Un excellent thriller.
Prochaine rencontre le mercredi 18 décembre, 18h