Club de lecture: coups de coeur de juin

La différence invisible de Julie Danchez et Mademoiselle
Caroline – roman graphique –

Julie a 27 ans quand elle se découvre Asperger. Ce constat lui
permet de mieux comprendre ses attitudes et habitudes.
C’est un combat qui commence pour faire comprendre à sa
hiérarchie cet handicap invisible afin d’obtenir un
aménagement spécial, qui lui est refusé. Ses proches non plus
n’accueillent pas forcément bien la nouvelle. Mais elle est
soulagée de pouvoir mettre un nom sur ce qui l’affecte.
Ce roman graphique nous offre un nouveau regard sur ce
handicap, où la France est affreusement en retard dans le
traitement et le soin. A Flers, il existe tout de même une
grande surface qui atténue la lumière et le bruit à une certaine
heure, pour faciliter la vie de ses clients atteints de troubles
autistiques.

Venise à double tour de Jean-Paul Kauffmann
L’ancien otage au Liban lorsqu’il était journaliste propose ici
de présenter toutes les démarches qu’il a dû faire pour que
s’ouvrent les portes des églises fermées de Venise.
La plupart sont en mauvaise état, ou victimes de pillages.
Il raconte les trésors qu’elles recèlent.
Une autre façon de voyager.
Le livre comporte des plans des différents quartiers visités.

Du même bois de Marion Fayolle
Une ferme en Ardèche. Les jeunes veulent reprendre le
travail des anciens et retaper l’exploitation pour la passer aux
plus petits.
On découvre la vie à la ferme, le rapport aux animaux, le
rapport au travail et aux intempéries.
Un récit qui se passe de nos jours. Une série de portraits.
L’îlot central du roman: les vaches.

Krummavisur de Ian Manook

Un chalutier en fuite intercepté en pleine tempête par un
hélicoptère des forces spéciales. À son bord, le corps de la
petite Anika, que toute l’Islande recherche.
Trois cadavres incrustés dans la glace, libérés par
l’effondrement d’un iceberg au cœur de la lagune de
Jökulsarlon. C’est à Kornelius Jakobsson qu’il revient de
mener à bien ces enquêtes.
Un auteur français, contrairement à ce que la consonance de
son nom pourrait faire penser.
Plonger dans ce récit nous emmène en Islande, sa nature, sa
culture, la corruption des politiques locaux, la fonte visible
des glaciers. Les héros du récit sont intègres, eux, et très
humains, en proie aux doutes.
Nous vivrons de Joann Sfar
Un récit qui débute avec les événements du 7 octobre.
Dans ce roman graphique d’envergure, Joann Sfar se dessine
en petit garçon.
Son grand-père lui explique que les juifs et les arabes ont la
même base sémite. Que les conflits qui les opposent sont
aussi incompréhensibles que tristes à constater.
Le traumatisme des pogroms millénaires et de
lextermination des Juifs dEurope a refait surface. Que faire
? Effacer son nom sur la boîte aux lettres ? Avoir peur pour
les enfants ? Où aller si  » cela  » recommence ?

Rousse de Denis Infante
L’auteur est scénariste de courts métrages.
Il s’agit d’un conte écolo avec un parti prit tranché.

Il n’y a plus d’eau dans le Bois de Cher. On part à la
rencontre des prédateurs…On rencontre aussi un certain
corbeau, qui représente le sage, qui apprendra à Rousse à
vivre parmi les autres.
Un univers fantastique, déroutant, un merveilleux grandiose
et une langue inhabituelle.
La relation entre les animaux peut se transposer sur les liens
entre êtres humains.

Les abeilles grises de Andreï Kourkov
Prix Médicis 2022.
La « zone grise « est une zone démilitarisée entre l’Ukraine
et la Russie, dans le Donbass, après 2014.
Serguei et P. sont les deux seuls survivants d’un village
déserté à cause des conflits. Ils se détestent mais doivent
cohabiter.
L’un est apiculteur et ses abeilles doivent partir au printemps,
en raison des bombardements.
Ce roman décrit la bêtise humaine. Il aborde, avec humour,
des vérités tragiques.

*Prochaine rencontre le Mercredi 25 septembre à 19h à Place 26