Les aultes ont aimé, ce mois-ci:
« Mémoire de Babouchka » – Co-écrit par la Douvraise Christelle Anjou et Nina Michel: « Nous nous sourions, un peu embarrassées. Es-tu prête ? Es-tu certaine de vouloir te lancer dans cette aventure? Nous nous installons dans ta cuisine, autour de la petite table. Prévoyante, tu as préparé du café et des petits gâteaux. C’est fou ce que je vais manger comme petits gâteaux pendant ces deux mois ! Avant de “plonger”, nous parlons de notre organisation. Je viendrai le matin pour t’écouter, j’écrirai l’après-midi. Je sors de quoi écrire et même de quoi t’enregistrer, mais tu te raidis à la vue du dictaphone. Tant pis, nous ferons sans. Voilà, je suis prête. Une fois encore, tu t’excuses pour ton léger accent, un accent de pierres qui roulent, cet accent que tu n’as jamais perdu. Tu prends une grande inspiration et nous embarquons. Ton regard se fait lointain, l’émotion est perceptible. Te revoilà petite fille, dans une isba, à Zalouge… »
« Apocalypse cognitive » de Gérald Bronner. Essai. « La situation est inédite. Jamais, dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons disposé d’autant d’informations et jamais nous n’avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l’humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. «
« Nos âmes la nuit » – Kent Haruf. « Dans la petite ville de Holt, Colorado, déjà théâtre des événements du Chant des plaines, Addie, 75 ans, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure… »
« La carte postale » de Anne Berest. « La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. »
« La définition du bonheur » de Catherine Cusset. « Deux femmes : Clarisse, ogre de vie, grande amoureuse et passionnée de l’Asie, porte en elle depuis l’origine une faille qui annonce le désastre ; Ève balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari une relation profonde et stable. L’une habite Paris, l’autre New York. À leur insu, un lien mystérieux les unit. »
« Une odeur de gingembre » – Oswald Wynd. « En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collingsworth, l’attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d’esprit rapidement désapprouvée par la communauté des Européens. Une liaison avec un officier japonais dont elle attend un enfant la mettra définitivement au ban de la société. »
« Poids plume » Mick Kitson. « À la fin du XIXe siècle, dans une Angleterre digne de Dickens et des Peaky Blinders, Annie Perry, une petite gitane abandonnée par sa famille, est élevée par un champion de boxe à mains nues, un géant aussi alcoolisé que tendre qui rêve d’ouvrir un pub. »
« Les cantiques du corbeau – Bartabas. « À travers les vingt-deux chants qui composent ces Cantiques du corbeau, Bartabas offre un récit fantasmatique des origines de l’humanité. Dans une préhistoire rêvée, où hommes et bêtes ne font qu’un et sont tour à tour proies et prédateurs, on voit l’homme acquérir les facultés qui le conduiront à asservir la terre et le règne animal. »
« Proust et le temps, un dictionnaire », sous la direction de Isabelle Serça . Essai « Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats. » Tel est le temps pour le Narrateur d’À la recherche du temps perdu. Mais qu’en pensent les physiciens ou les mathématiciens à l’époque de l’horloge atomique ? Qu’en disent les géoscientifiques ou les neuroscientifiques ? Les linguistes et les artistes ? »
Prochain rendez-vous: mercredi 21 décembre à 19h!